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ENTIER, IERE. adj. Total d'une chose dont on n'a rien retranché. Il a passé une journée entiere avec moy. Ce Livre n'est pas entier, il y manque deux cahiers. Cette terre est toute entiere, on n'en a rien demembré. Ce mot vient du Latin integer.

En ce sens on dit d'un cheval, d'un roussin qui n'est pas chastré, que c'est un cheval entier, parce qu'on ne luy a rien retranché ni couppé. On dit aussi, qu'un cheval est entier, lors qu'il est retif, qu'il n'obeït pas à la main, qu'il y resiste, & qu'il ne tourne pas aisément. On dit aussi, qu'un mors tient de l'entier, quand il ne plie point dans le milieu de la liberté de la langue, tel que celuy qu'on donne aux chevaux qui ont les barres rondes & peu sensibles.

ENTIER, se dit figurément en Morale. Il s'est donné tout entier à Dieu. Cet employ demande un homme tout entier, pour dire, que cela le doit occuper absolument, & qu'il y doit donner tous ses soins. On dit aussi, Il a vescu dans une entiere innocence ; qu'un homme est entier, pour dire, qu'il est ferme dans les resolutions qu'il a prises, qu'il n'en veut jamais demordre. Cet homme est entier dans ses opinions, opiniastre.

On dit au Palais, que les choses ne sont plus entieres, lors qu'on a changé la nature & la disposition d'une affaire. On ne peut renoncer à une succession, lors que les choses ne sont plus entieres, qu'on en a detourné ou vendu une partie.

ENTIER, est aussi subst. & signifie un tout consideré à l'égard de ses parties, & sur tout en Arithmetique, où on l'oppose aux fractions. Il faut, quand on a multiplié les fractions, les reduire en entiers, en extraire les entiers.

On dit aussi, Remettre les choses en leur entier, pour dire, les remettre en l'estat où elles estoient avant qu'elles fussent changées. Ce mineur a obtenu des lettres de restitution en entier, & on l'a remis au même estat qu'il estoit auparavant. Les Heretiques ont ruiné cette ville, mais la grande Eglise est encore en son entier. Ce mot vient du Latin integer.