v. act. Contraindre à faire quelque chose par necessité. La maladie oblige à garder le lit. Un gros fardeau oblige une poutre à crever, à plier. La faim oblige le loup à sortir du bois.

OBLIGER, se dit aussi de ce qu'on est contraint de faire par les loix, par le devoir. L'homme est obligé à mille respects envers ses superieurs. On est obligé d'obeïr aux loix divines & humaines, & souvent à ses propres passions. Un mari est obligé de rendre le devoir conjugal à sa femme.

OBLIGER, signifie aussi, Exciter, porter quelqu'un à faire quelque chose. C'est l'envie de profiter qui l'a obligé, qui l'a excité d'aller aux Indes. Son honneur l'oblige à se battre contre celuy qui luy a donné un soufflet. C'est un tel qui l'a suborné, qui l'a obligé de porter ce faux tesmoignage.

OBLIGER, se dit aussi en parlant des obligations civiles & volontaires. On s'oblige à payer, quand on respond pour un autre. Il n'y a aucune clause d'un contract qui n'oblige en particulier. Une femme ne peut s'obliger sans estre autorisée de son mari, ni les mineurs sans leur Tuteur. On s'oblige en jugement aussi-bien que par devant Notaires. Les clauses de promettant, obligeant, renonçant, sont les & cetera de Notaires dont il faut avoir soin de se garder.

OBLIGER, signifie plus generalement, Faire quelque faveur, civilité, courtoisie. Vous m'obligerez de m'apprendre souvent de vos nouvelles. Obligez moy de croire que je suis vostre serviteur. Celuy qui oblige de bonne grace, oblige au double. On est obligé de son salut quelquefois à une bonne parole d'un Predicateur.

On dit proverbialement, quand on fait quelque priere à quelqu'un, Vous n'obligerez pas un ingrat. On dit aussi, que les Notaires sont des personnes fort obligeantes, qui obligent volontiers, pour dire, qu'ils passent des obligations. On n'est point obligé à faire plus qu'on ne peut.