s. f. La premiere piece d'un habillement, qu'on met immediatement sur la peau. Celuy qui donne la chemise au Roy est la personne de la plus grande qualité qui se trouve à son lever. On fait des chemises de toile de Hollande, de cotton, de chanvre. Estre en chemise, ou nud en chemise, c'est, N'avoir rien sur soy que sa chemise. On fait faire les amendes honorables aux criminels nuds en chemise, pour marque d'une plus grande infamie. Ce mot vient de camisia, que les Latins ont employé en cette signification, & qui se trouve dans la Loy Salique, qui a été fait de cama, mot étranger qui signifie un lit, comme il fait encore en Espagne, parce qu'on se servoit des chemises, quand on se mettoit au lit. Menage. Camisias vocamus, quòd in his dormiamus in camis, id est, in stratis nostris. Isidore.

On appelle aussi chemises, les aubes des Ecclesiastiques, dont le premier usage étoit pour les Lecteurs servans au Choeur. On trouve le mot de camisia dans St. Jerôme dans une Epistre ad Fabiolam.

On dit en termes de Guerre, qu'on a mis à un bastion ou autre ouvrage de terre, une chemise de pierre, pour dire, qu'on l'a revestu ou soûtenu d'une muraille. On dit plus ordinairement un ouvrage revestu.

On appelle aussi une chemise de maille, un corps de chemise fait de plusieurs mailles ou anneaux de fer qu'on met sous le pourpoint comme une arme deffensive.

On appelle chemise de Chartres, une petite medaille qu'on rapporte de Nostre Dame de Chartres, qui a deux petits ailerons faits comme les manches d'une chemise.

On dit, qu'un homme n'a pas une chemise à mettre à son dos, pour dire, qu'il est bien pauvre. On dit, qu'on l'a mis en chemise, pour dire, qu'on l'a entierement ruiné.

On dit aussi, qu'on mangera jusqu'à sa chemise à la poursuitte d'une affaire, pour dire, qu'on y despensera jusqu'au dernier sol de son bien.