s. f. plur. Ancien droit ou subvention que les Rois ont levé sur le peuple tant Layque, qu'Ecclesiastique, dans les grandes necessitez de l'Estat, comme au temps de Charles Martel pour se deffendre contre les Sarrasins ; au temps de Philippes Auguste contre les Infidelles : & cette taxe fut alors appellée Saladine. Depuis les taxes sont devenuës ordinaires & perpetuelles sur le Clergé par des transactions faites en 1516. avec le Roy François I. Cette taxe a été appellée Pascaline. Depuis elles ont été converties en rentes de seize cens mille livres, par un contract fait à Poissi en 1561. qui sont les rentes de l'Hostel de Ville sur le Clergé. Dans les Memoires du Clergé on trouve que ces decimes de la façon qu'elles se levent aujourd'huy, ont été accordées par une Bulle du Pape Leon X. de l'an 1516. sous pretexte d'une Croisade pour aller faire la guerre au Turc, où le Roy devoit aller en personne au Levant avec le titre d'Empereur d'Orient, que le Pape luy accorda ; & cette decime fut accordée pour un an seulement. Le Roy envoya alors dans les Provinces des Commissaires pour en faire la taxe, qui dure encore aujourd'huy. Les decimes extraordinaires consistent en une autre taxe qu'on fait tous les cinq ans sur les Benefices pour le present ou don gratuit que le Clergé fait au Roy, & pour les frais de l'Assemblée, pour les pensions & gratifications que fait le Clergé à diverses personnes, aux Ministres convertis, aux Seminaires, &c. Les Receveurs & Controlleurs des decimes sont des Officiers commis par le Clergé pour recevoir ces deniers. Le Bureau des decimes est une Chambre Ecclesiastique établie en chaque Diocese pour regler les taxes & les difficultez qui arrivent sur le payement des decimes. Leurs appellations en ressortissent en un Bureau general étably à Paris, qui se tient au Palais.