subst. fem. Fruit dur qui vient au noyer. Elle a une double robbe ou couverture, dont la premiere est verde, & sert à teindre en noir ; la seconde dure comme du bois. Le noyau de dedans est divisé en quatre membres par une pellicule ligneuse qu'on appelle zeste. Les meilleures sont longues, qui ont une écorce blancheastre & aisée à rompre, & celles dont le noyau est blanc & doux, & ne tient point à l'écorce. Quand elle est verde on la mange en cerneaux. Quand elle est vieille, on en tire de l'huile, qui devient plus subtile, plus elle est gardée. Elle sert à brusler, & sur tout à peindre, parce qu'elle se seche aisément. On l'appelle en Latin nux, ou juglans, comme qui diroit le gland de Jupiter, parce que quelques Auteurs l'ont appellée noix de Jupiter, & noix de Perse.

Noix angleuse, est celle qui tient tellement à la coque, qu'on ne l'en peut tirer que par morceaux.

Joüer aux noix, est un jeu tres-ancien. Quand on y jouë, on doit faire tenir dans une fossette à certaine distance un certain nombre de noix qu'on jette avec la main. Suetone dit qu'Auguste joüoit aux noix avec des enfants pour se divertir. Alexander ab Alexandro soustient que ces noix estoient des noyaux de pesche, qu'il appelle nuces ocellatas.

Noix d'Indes, est une noix qui vient à un arbre semblable au palmier, dont le fruit est gros & grand comme le melon, qui est couvert de plusieurs écorces, dont la premiere est rougeastre, tirant sur le noir, ferme, dure & gluante. Il a au dedans une petite mousse, qui estant esparpillée s'envole comme des cheveux. Au dessous de cette bourre il y a une autre écorce faite en triangle, dure comme une corne, qui est aussi chargée de bourre & de barbe. Elle enferme un noyau gros comme un oeuf d'oye, dont la substance est grasse & espaisse d'un demi doit, ferme & gluante, ayant plusieurs durillons, dont le creux est rempli d'une liqueur douce, qui marque sa fraischeur, & qui ressemble à du beurre. Matthiole. Il semble qu'il a voulu descrire le fruit du cocos.

Noix metelle, est le fruit d'une grosse & courte espine, qu'on appelle autrement strammonia, qui a une graine semblable à celle de la mandragore. Idem.

La noix vomique est semblable aux noix metelles, si ce n'est qu'au lieu des espines, Serapion dit qu'elle a force noeuds. Si les chiens ou les loups en mangent, ils meurent tout soudain.

Noix de galle, c'est le fruit d'un certain chesne nommé robur, rouvre. Cet arbre est different des grands chesnes qu'on nomme quercus. Neantmoins Matthiole & Dioscoride disent que tout arbre qui porte gland, produit aussi la galle, dont il y a deux especes. L'une s'appelle omphacite, c'est à dire, aigrette & non meure, laquelle est petite, froncée, ridée, ferme & solide, & sans trous.

L'autre sorte est unie, polie & lissée. Celle-cy est la moindre. Elles sont toutes deux astringentes. Monet dit qu'il y a aussi une gale blanche & une gale noire. On tient que la gale croist toute entiere en une nuit. C'est ce fruit qui fait la grande noirceur de l'encre, & qui est chez les Chymistes un grand alkali ; car si on en verse dans de l'eau forte, il fait une violente ébullition. Il s'en fait grande consommation par les Teinturiers pour teindre en noir. Les noix de galle viennent de Romans en Dauphiné. En Latin galla. Voyez en plusieurs particularitez au mot Chesne.

La noix muscade. Voyez Muscade.

NOIX, se dit aussi d'une partie de gigot de mouton.

NOIX, se dit aussi d'une espece de gesier fait en façon de noix, qui est dans le corps d'une alloüette, qui est fort amere.

NOIX, se dit aussi de la partie du ressort d'un pistolet à fusil, qui est courbée en demi-cercle, & qui fait le ressort, quand on le debande. On dit aussi, une noix d'arbaleste.

On appelle proverbialement le goust de la noix, l'amorce qui sert à attraper & à persuader quelqu'un ; par allusion à la noix qu'on met aux souricieres pour attraper des souris. On appelle aussi des noix, des pastez d'Hermite.