s. f. Corps leger & fort poreux, facile à s'imbiber de liqueur. On le trouve attaché sur des rochers au bord de la mer. La comparaison ordinaire d'une chose qui boit se fait à une esponge. Il est leger comme une esponge. Dioscoride dit qu'il y a des esponges masles & femelles. Les masles sont espaisses, & ont des trous petits & serrez, dont les plus dures sont appellées par les anciens tragi, ou boucs. Aristote dit qu'il y en a de trois sortes, de claires, d'espaisses, & d'autres qu'il nomme achilleennes. Cette troisiéme espece est la plus fine, la plus espaisse & la plus forte. Toutes les esponges s'engendrent contre les pierres sur le bord de la mer, & sont nourries du limon. Les meilleures sont celles qui croissent où l'eau est la plus profonde. Plusieurs croyent qu'elles ont du sentiment, parce qu'elles se retirent quand on les veut arracher ; ce qu'on ne fait qu'avec peine. Les Imprimeurs se servent d'esponges pour mouiller leurs formes, quand ils font la distribution.

On appelle esponges pyrotechniques, celles qui se font avec de grands champignons qui viennent sur les vieux fresnes, chesnes ou sapins, qu'on fait bouillir aprés qu'ils ont été sechez & bien battus dans une forte lescive de salpestre, & derechef sechez au four.

ESPONGE, en termes de Manege, se dit de l'extremité du fer d'un cheval qui répond à son talon, & qui est l'endroit où on fait les crampons.

On dit proverbialement, qu'on passe l'esponge sur une chose, pour dire, qu'on l'efface, parce que les Peintres s'en servent pour effacer ce qu'ils ne trouvent pas bien. On dit aussi, qu'on presse l'esponge, quand on fait rendre gorge à celuy qui s'est enrichi par des voleries. On dit aussi pour se mocquer d'une entreprise impossible, C'est vouloir secher la mer avec des esponges. Ce mot vient du Latin spongia, du Grec spongos.