s. f. plur. se dit aussi des drogues medecinales qui viennent d'Orient, le sené, la casse, l'encens, &c. C'est un Marchand qui trafique en espices. Ce mot vient du Latin species, qui s'est dit d'abord de toutes sortes de drogues ; ensuite il a été restraint aux aromatiques.

Pain d'espice, est un pain qu'on assaisonne avec des espices, qu'on paistrit avec de l'escume de sucre ou du miel, qu'on donne aux enfants. Le pain d'espice de Rheims se fait avec de la farine de seigle, du miel, & un peu de poivre & de canelle.

ESPICES, s'est dit particulierement autrefois du sucre, des dragées & des confitures qu'on donnoit en present aux Juges, quand ils avoient fait gagner un procés, & cela par pure gratification. On demande encore le vin & les espices à la fin des repas qui se font dans les escoles de Theologie & de Medecine.

ESPICES, aujourd'huy se dit au Palais des salaires que les Juges se taxent en argent au bas des jugements, pour leur peine d'avoir travaillé au rapport & à la visitation des procés par escrit. Au commencement il n'y avoit que les Juges pedanées à qui on donnoit des espices, parce qu'ils n'avoient point de gages ; & les espices n'entroient point en taxe. Celuy qui gagne son procés paye les espices. On donne maintenant un executoire pour le remboursement des espices. On paye les espices en escus quarts de 3. l. 4. s.

On dit proverbialement d'un homme fort rusé, que c'est une fine espice, une fine mousche. On dit qu'un Juge aime bien le pain d'espice, quand il se taxe de grosses espices.