s. m. Partie de l'animal qui sert à sa respiration, & à la formation de sa voix. Le poulmon est une substance spongieuse composée d'une chair changeante entre rouge & blanc, qu'on pretend être le premier parenchyme, qui est legere & peu dense, afin qu'elle obeïsse plus aisément au mouvement de la poitrine, qui par le moyen de 65. muscles le dilate & le resserre. Il reçoit l'air exterieur par le moyen de l'artere trachée & du larinx, afin de rafraischir le coeur. Il est situé dans la poitrine entre les costes & le mediastin. Il prend diverses figures, suivant la capacité & disposition de la poitrine, où il est tantôt bossu, tantôt creux, & en general il a quelque ressemblance à un pied de boeuf ou de cerf. Il n'adhere à aucune partie, afin qu'il se puisse mouvoir plus aisément. Toutefois il est suspendu, de peur qu'il ne tombe, avec trois sortes de vaisseaux, qui sont l'artere trachée, l'artere veineuse & la veine arterieuse. Il a de petits nerfs qui viennent de la sixiéme conjugaison, qui n'entrent point en sa substance, mais s'arrestent à une tunique legere qui le couvre. Il est divisé en plusieurs lobes, ou parties qui paroissent plus sur le devant, que sur le derriere. On appelle quelquefois ces lobes, aîles, aîlerons, fibres & pointes. Quelques-uns aussi appellent le poulmon, le soufflet & l'éventail du coeur, & les Grecs pneumon, c'est à dire, esprit ou haleine.

Le poulmon des animaux terrestres sert particulierement à la circulation du sang, en contribuant à l'action qui le fait passer d'un des ventricules du coeur à l'autre. Les bronchies tiennent lieu de poulmon aux poissons ; & les insectes ont aussi des organes, qui ont quelque rapport avec les poulmons des animaux terrestres, ou les bronchies des poissons, qui sont certains vaisseaux qui aboutissent en des points exterieurs, qu'on appelle stigmates. L'homme doit apprehender la fluxion sur le poulmon, une inflammation de poulmon. Ce Predicateur use ses poulmons à force de crier contre les pecheurs. Le mou qu'on donne aux chats est le poulmon de boeuf.