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s. m. Roturier, paysan, villageois. Une charge de Secretaire du Roy anoblit un villain. Le villain hait naturellement le Noble. Ce mot vient de villanus, paysan demeurant dans un village ; ou de vilis. Nicod. Pasquier dit que les Nobles appellerent villains, ceux qui habitoient mollement dans les villes, au lieu de s'endurcir comme eux au travail de la campagne, pour être propres à la fatigue des armes.

VILLAIN, originairement est un homme de mainmorte ou de serve condition, qui rend des services vils & des peines de corps à son Seigneur ; & il est opposé à l'homme franc & bourgeois : & on a appellé une terre villaine, & rente villaine, celle qui n'est pas tenuë noblement & en fief.

VILLAIN, est aussi un terme de Monnoye. On appelloit ainsi autrefois un certain nombre d'especes qu'il étoit permis de faire sur le poids d'un marc, plus ou moins pesantes que le poids de l'Ordonnance. Celles qui pesoient trop, s'appelloient villains forts. Celles qui pesoient trop peu, s'appelloient villains foibles. Il y a des Reglements qui permettent un remede de quatre villains forts & de quatre villains foibles pour marc.

On dit proverbialement, Peine de villain n'est à rien comptée. On dit, Oignez villain, il vous poindra ; poignez villain, il vous oindra, pour dire, qu'il ne faut point flatter, ni traitter doucement les paysans, ni les malhonnestes gens. On appelle par injure un méchant cavalier, un villain botté. Graissez les bottes d'un villain, il dira qu'on les luy brusle, pour dire, qu'il y a des ingrats qui se plaignent, quand on leur fait du bien. On dit aussi, A villain villain & demi, pour dire, que quand quelqu'un fait une ladrerie, il luy en faut faire une plus grande. On dit aussi, qu'il n'y a point de plus belles armes que celles d'un villain ; car il prend celles qu'il veut. On dit aussi d'une chose qu'on met à l'enchere, C'est la fille du villain, celuy qui en donnera le plus l'aura.