s. f. Qualité des choses qui n'ont point d'acidité, qui n'ont rien qui pique le goust, ou les autres sens. La douceur du miel est plus fade que celle du sucre. La douceur de la voix est aimable à l'oreille. Ce qu'on estime dans les parfums, c'est la douceur. La douceur de la peau plaist au toucher. La douceur des couleurs plaist à la veuë. On dit qu'un homme aime les douceurs, quand il aime le sucre, les confitures, les vins de liqueur.

DOUCEUR, se dit figurément en choses morales. La douceur du gouvernement est ce qui maintient les peuples en paix. Le repos d'esprit est la douceur de la vie. La douceur de l'esprit est l'agréement de la conversation. La vie privée a ses douceurs, aussi-bien que celle de la Cour. On ramene les gens par la douceur, en les flattant.

On dit, Conter des douceurs à une femme, luy dire quelque douceur, pour dire, la flatter, luy faire l'amour.

DOUCEUR, se dit aussi de quelque menu profit qu'on tire d'une affaire, d'une entremise. Cet homme n'a pas beaucoup gagné à ce marché, mais il en a tiré quelque douceur. Il a fait ce mariage, il en a eu quelque douceur.

On dit proverbialement, Tout par douceur, & rien par force, pour dire, qu'on fait plus d'affaires à l'amiable, que par la violence.