s. m. Nourriture necessaire pour faire croistre & subsister tout ce qui a vie, ou quelque chose d'analogue à la vie. Les Medecins appellent aliment, tout ce qui peut être dissous par le levain de l'estomac, ou par la chaleur naturelle, & changé en chyle, pour aprés devenir sang, & reparer la dissipation qui se fait continuellement des parties du corps. Le pain est le meilleur aliment de l'homme ; l'avoine des chevaux. l'eau est le principal aliment des plantes. le bois est l'aliment du feu. Mr. Bernier dit qu'on ne doute pas qu'au bout de sept ou huit ans toute la matiere de nôtre corps ne fasse place à celle des alimens. Fortunius Licetus a fait un livre in folio de ceux qui ont vescu long-temps sans alimens. On a vû un fou dans les Petites Maisons de Harlem en l'année 1685. qui s'imaginoit être le Messie, & qui pour l'imiter fit un jeûne de 40. jours & de 40. nuits sans prendre aucun aliment.

ALIMENT, se dit figurément en Morale. Les faveurs sont les aliments de l'amour. l'estude, la contemplation sont les aliments de l'esprit.

ALIMENTS, au plur. se dit en Jurisprudence non seulement de la nourriture, mais encore de l'entretien ou des habits, & du logement, comme étant des choses necessaires à la vie. Les enfans naturels se font adjuger des aliments contre leurs peres. en matiere d'excez & de blessures, on adjuge des provisions pour aliments & medicaments.