v. act. Diviser, mettre en deux ou plusieurs parties. Cette sale étoit trop grande, on l'a separée par des cloisons. Ils sont si voisins, qu'il n'y a qu'un mur mitoyen qui les separe. Il a fallu separer cette terre en quatre pour en donner aux coheritiers à chacun leur part.

SEPARER, signifie aussi, Mettre à part, en lieu different. Le Sauveur dit qu'il separera le bon grain d'avec le mauvais, les veaux gras d'avec les boucs, c'est à dire, les justes d'avec les pecheurs. On dit aussi, Separer des gens qui se battent, c'est à dire. Se mettre entredeux, les éloigner l'un de l'autre.

SEPARER, se dit aussi du divorce, de l'éloignement ou mauvais ménage d'un mary & d'une femme. Dieu ne veut pas que l'homme separe ceux qu'il a conjoint : il permet que l'homme quitte sa femme, s'en separe, pour cause d'adultere. Ces conjoints se sont fait separer de biens. Quand il y a preuve de sevices, on les separe de biens & d'habitation : le peuple dit de corps & de biens.

SEPARER, se dit aussi des choses qui se quittent, qui s'éloignent l'une de l'autre. Les amants qui se separent, se font de tristes adieux. Ces associez se sont separez, & font chacun leur negoce à part.

SEPARER, se dit aussi des choses inanimées. La Seine se separe en deux en cet endroit-là pour faire une isle. Le Nil se separe pour tomber en la mer par sept embouchures. Les Pirenées separent la France de l'Espagne. Le destroit de Gibraltar separe l'Europe de l'Afrique.

SEPARER, se dit aussi en parlant des schismes, des divisions de l'Eglise. Les Grecs se sont separez de l'Eglise Romaine. Les Protestants, l'Angleterre, se sont separez de nostre Communion.

On dit proverbialement, Il n'y a si bonne compagnie qui ne se separe. C'est un compliment de la place Maubert, dont se servent les bourgeois en s'en allant chacun chez eux.