s. m. Oiseau que les Modernes tiennent fabuleux, & dont les Anciens ont fait grand estat. Ils disent qu'il est de la grandeur d'une aigle, qu'il a la teste timbrée d'un pennage exquis, qu'il a les plumes du cou dorées, les autres pourprées, la queuë blanche meslée de pennes incarnates, des yeux estincelans comme des estoiles ; qu'il vit dans les deserts 500. ans ; qu'il se fait luy-même son bûcher de bois & de gommes aromatiques ; qu'il bat des aisles dessus pour l'allumer ; qu'il s'y consume ; qu'il naist un ver de sa cendre, d'où il se fait un autre phoenix ; avec tant d'autres particularités, qu'il semble qu'ils en ayent nourri plusieurs dans des cages. Les Chinois le décrivent & representent comme un oiseau remarquable par la diversité de ses couleurs. Ils disent qu'il paroist toûjours seul, & rarement ; & que quand on le voit, c'est un heureux presage pour l'Empire.

Les Phoeniciens donnoient le nom de phoenix au palmier, à cause que quand on le brusle jusqu'à la racine, il revient plus beau que jamais, & resuscite comme le phoenix.

PHOENIX, se dit figurément en Morale, lors qu'on veut loüer quelqu'un d'une qualité extraordinaire, & dire qu'il est l'unique en son espece. On dit, C'est le phoenix des guerriers, des beaux esprits, le phoenix des amants.