v. act. & redupl. Amener une seconde fois. Ce Capitaine a ramené ses gens à la charge. Si je ramene encore un doublet, j'ay gagné le tour.

RAMENER, signifie encore, Remettre une personne ou une chose au lieu d'où elle étoit partie. Les coches, les Messagers menent & ramenent les voyageurs & leurs hardes. Il est tard, les Bergers ramenent les troupeaux à la maison. Ce Moine s'étoit enfuy, on l'a repris & on l'a ramené au Couvent.

RAMENER, signifie aussi, Apporter & amener chez soy en s'en revenant. Ce Chartier avoit emmené du vin, & il a ramené des cerceaux. Il a troqué son cheval, il en a ramené un meilleur.

RAMENER, signifie aussi, Mettre en sauveté. Il avoit mené 2000. hommes au combat, il n'en a ramené que 800. On l'a ramené sain & sauf de cet assaut.

On dit aussi, qu'on a ramené une vieille mode, pour dire, qu'on l'a remise en vogue : que le printemps ramene les beaux jours : qu'une beauté a ramené avec elle les jeux, les ris & les amours.

RAMENER, se dit figurément en choses morales. Les Missionnaires ont converti bien des Heretiques, ils les ont ramenez dans le giron de l'Eglise. Un bon Confesseur ramene les penitens à leur devoir. Un Juge habile ramene les autres à son opinion. Cette reflection m'a ramené en la memoire plusieurs choses que j'avois oubliées. Ce Prince est fort en colere, il le faut ramener tout doucement à la raison.

RAMENER, en termes de Manege, c'est faire baisser le nez à un cheval qui porte au vent. On met des branches hardies aux chevaux pour les ramener.

RAMENER, est aussi un terme du jeu de la longue paume, qui signifie, Rechasser l'esteuf, le prendre à la volée.

On dit proverbialement, qu'on a bien ramené quelqu'un, pour dire, qu'on l'a querellé, contredit, rabroüé sur quelque chose qu'il avoit dite mal à propos.