s. m. Passion de l'ame qui nous porte à desirer quelque chose. Les appetits charnels, sensuels. en Philosophie on n'admet que deux appetits ; le concupiscible, qui nous porte à souhaiter & à chercher le bien ; & l'irascible, qui nous porte à craindre & à éviter le mal. le Sage commande à ses appetits desreglez.

APPETIT, se dit plus particulierement de la faim, du desir de manger. Ce malade a perdu l'appetit, il a un appetit desreglé. les salines excitent l'appetit. On appelle populairement certaines viandes, de l'appetit, comme les harengs saurets, le petit mestier, l'eschalotte, les raves, &c.

On dit adverbialement, A l'appetit d'une telle somme cette affaire a manqué, c'est à dire, Pour avoir voulu espargner quelque chose, pour ne l'avoir pas fournie.

APPETIT, se dit proverbialement en ces phrases. Un chicaneur a toûjours bon appetit, pour dire, a grande avidité d'avoir du bien. Ce jeune homme est un cadet de haut appetit. C'est un appetit de femme grosse, c'est à dire, d'une personne degoustée. Changement de corbillon donne appetit de pain benit. Vous avez l'appetit ouvert de bon matin, pour dire, Vous desirez trop tost une chose. On dit aussi, qu'en mangeant l'appetit vient, pour dire, que plus on en a, & plus on en veut avoir. Ce proverbe vient d'Amiot Evêque d'Auxerre, qui ayant dit d'abord au Roy Henry III. que son ambition étoit bornée, & qu'il se contenteroit d'un petit Benefice, qu'on luy donna alors, ne laissa pas de demander l'Evêché d'Auxerre. Et comme le Roy luy reprocha que cela étoit contre ses premiers sentiments, il respondit, Sire, l'appetit vient en mangeant : ce qui a été dit depuis en toutes sortes d'occasions. Il est demeuré sur son appetit, pour dire, Il n'est pas pleinement satisfait, rassasié.