Pronom personnel de la premiere personne, qui signifie la même chose que je, qui sert à conjuguer les verbes. Cela est pour moy, cela est pour toy. Je le dis moy. Moy qui vous parle. Vous ne le voulez pas & je le veux moy. Ce n'est pas moy qui en suis cause. Cette terre est à moy. Il n'y a rien de commun entre luy & moy. Il ne tient pas à moy. C'est un different à juger entre toy & moy. Pourquoy vous en prendre à moy ? est-ce moy qui l'ay fait ? Pour moy j'en suis d'accord.

Il se dit souvent avec un point admiratif. Moy ! je serois capable de cette trahison ? Vous m'accusez de cela, moy ! songez-vous que vous parlez à moy ?

On s'en sert aussi pour appeller quelqu'un ; Venez à moy. A moy, je suis blessé, secourez moy. C'est fait de moy, je me meurs.

On dit encore, Pour moy, quant à moy, quand on commence à dire son opinion.

On dit proverbialement, Se tenir sur son quant à moy, pour dire, Faire le rogue, le suffisant, attendre à dire son advis le dernier, comme le croyant decisif.

Malherbe a dit, De moy, au lieu de dire, Pour moy, ou quant à moy ; mais on ne le dit plus.

On dit aussi moy-même par exaggeration. Je veux aller moy-même luy parler, m'esclaircir. Je n'ay que faire de valet, je me sers bien moy-même. J'ay appris la Geometrie de moy-même, sans avoir eu besoin de Maistre. J'ay fait cela de moy-même, de mon propre mouvement, sans instigation d'aucun. Moy-même j'en ay pitié.

En termes de negoce, un Marchand qui tire une lettre de change dit, valeur receuë de moy-même, ou en moy-même, ou rencontrée en moy-même, c'est à dire, pour ce qui m'est deu.