SORCIER, IERE. s. m. & f. Magicien, Enchanteur qui a communication avec le Diable, & qui fait plusieurs choses merveilleuses par son secours. On tient que les Sorciers vont au sabbat, qu'ils y sont transportez sur un balay, qu'ils y adorent le Diable, qu'ils ont une marque qui rend la partie insensible. Ceux qui ont écrit de Demonomanie, comme Delrio, Bodin, &c. en racontent mille merveilles, dont la plus-part sont visiblement fabuleuses. On excommunie au prosne les Sorciers & Sorcieres, Devins & Devineresses. Les Anciens ont appellé Sorciers, ceux qui predisoient l'avenir par des Sorts Homeriques, Virgilians, ou par autres divinations semblables. Ce mot vient de Sorciarius, qui se trouve dans les Capitulaires. Menage.

SORCIER, se dit aussi en bonne part, de ceux qui gagnent le coeur des autres par quelque bonne qualité qu'ils ont en leur personne. Cette beauté a tant d'attraits, que c'est une aimable Sorciere, Enchanteresse. Circé n'a passé pour grande Sorciere que sur ce principe. Cet homme est si adroit, si prudent, qu'il prevoit, qu'il descouvre les choses les plus cachées, il faut qu'il soit Sorcier.

SORCIER, se dit proverbialement en ces phrases. Il est Sorcier comme une vache, pour dire, Il ne fait rien d'extraordinaire. On dit à ceux qui se vantent de faire une chose que plusieurs autres font, qu'il ne faut pas estre grand Sorcier pour cela. On dit aussi par injure à une laide qui est âgée, que c'est une vieille Sorciere.