subst. fem. Gros oiseau qui vit dans les campagnes, bon à manger, qui est fait comme une oye.

On a dissequé des outardes à l'Academie des Sciences, dont la plus grande avoit trois pieds depuis le bec jusqu'aux ongles. Son col estoit long d'un pied, & ses jambes d'un pied & demi, & ses ailes assez courtes ; ce qui fait que cet oiseau a de la peine à voler. Oppian dit qu'il n'y a que l'outarde qui craigne le chien. Son plumage estoit de six couleurs, blanc, noir, gris cendré, gris-brun & de couleur de rose, son bec estoit long de trois pouces à peu prés comme celuy d'un poulet d'Inde. Ses jambes & la moitié des cuisses revestu de petites ecailles grises, de figure hexagone, grandes d'une ligne & couvertes d'une petite peau. Son gesier estoit rempli de pierres de la grosseur d'une noix, & on y a trouvé jusqu'à 90. doubles usez & polis par leur frottement mutuel sans apparence d'erosion. L'Intestin se retrecissoit à un pouce de l'anus, & ensuite se dilatoit, faisant une poche capable de contenir un oeuf, où les deux ureteres estoient inserez avec un petit trou au milieu qui conduisoit dans un sac qui estoit comme un troisiéme caecum, qu'on appelle vulgairement la bourse de Fabrice, du nom de celuy qui l'a premierement descrite. Aristote dans Athenée remarque que l'outarde n'a point de jabot, quoy qu'elle mange quelquefois du foin & qu'elle rumine. Il la compare à un grand coq. Belon dit que c'est le plus grand des oiseaux aprés l'autruche. On l'appelle en Latin & en Espagnol avis tarda, d'où est venu le nom d'outarde, ou du Grec otis, qu'on croist estre la même chose. Albert le Grand l'appelle bistarda, parce qu'elle fait deux sauts quand elle commence à voler. Memoires de Perrant.