s. m. Ce qui soustient quelque chose, sur quoy elle pese. Si vous ostez cette colomne, cet arcboutant, la voute tombera, car elle n'aura plus de support. Cette piece de bois est le support qui tient toute cette charpente assemblée. Le support d'un tour est une piece de bois, ou de fer, qui sert à soustenir le ciseau, ou l'outil qui façonne l'ouvrage.

SUPPORT, se dit figurément en Morale, de ce qui donne de l'appuy, du secours, de la protection. Cette femme a perdu son mary, c'étoit tout son support. Cet homme fera fortune à la Cour, il y a un grand support, il a la faveur des Ministres. Au jour du Jugement on ne trouvera point d'autre support que son innocence.

SUPPORT, en termes de Blason, se dit des figures peintes à costé de l'Escu, qui semblent le supporter. Les supports de l'Escu de France sont des Anges. Il y en a qui ont des Sauvages pour supports. Les Princes de Monaco ont des Moines Augustins pour supports, les Ursins des ours, par equivoque à leurs noms. Les Rois d'Angleterre ont d'un costé un leopard, de l'autre une licorne. D'autres y ont mis des lions, des aigles, des griffons, &c. Quelques-uns mettent de la difference entre tenant, & support. Quand l'Escu est porté par un seul animal, on le nomme alors tenant. Quand il est porté par deux, on les nomme supports. D'autres disent qu'on ne doit appeller supports que les figures des animaux ; & que quand ce sont des Anges, ou des figures humaines, on les doit appeller tenants, car c'est le propre des hommes de tenir. On tient que Charlemagne est le premier qui a fait supporter son Escu par deux Anges, n'y en ayant qu'un auparavant. D'autres disent que ce fut Philippes VI. qui le premier fit les supports des Armoiries de France de deux Anges, ayant fait sa devise d'un Ange qui renversoit un dragon, à cause que les Anglois avoient un Dragon pour devise. Les Ducs de Bourgogne ont aussi fait supporter le leur par deux Anges. Le Roy Charles VI. a pris deux cerfs pour supports.