s. m. Creux vaste ou profond où les eaux se perdent, & tout ce qu'on jette dedans. Il y a des abysmes dans la mer qui sont des gouffres dont on ne peut trouver le fond. Il y a des precipices dans ces montagnes qui sont des gouffres.

On appelle aussi les Volcans, des gouffres de feu, & l'Enfer, le Gouffre infernal. un gouffre beant. Quelques-uns derivent ce mot du Grec colpos, qui signifie sinus, baratrum ; d'autres de gulivorum, comme qui diroit, goulu & vorace. L'Italien dit gallosaro. D'autres le font descendre du Latin gurges.

GOUFFRE, se dit figurément en Morale. Un pecheur se jette dans un gouffre de malheurs, quand il est dans le libertinage.

GOUFFRE, se dit aussi de ce qui consomme, engloutit beaucoup de choses. La guerre est un gouffre d'argent. une forge est un gouffre de charbon. Paris est un gouffre qui consomme une infinité de vivres qu'on y apporte.

On appelle aussi gouffre, un grand dissipateur de biens. On ne sçauroit fournir assez d'argent à ce debauché, c'est un gouffre.