s. f. C'est un arbre, selon Dioscoride, qui jette force branches, & est semblable au tamarisc, mais beaucoup moindre, que les Latins appellent erica. La bruyere baccifere est mise par Matthiole au rang des arbrisseaux, & est celle qui produit des grains purpurins aussi gros que ceux de genevre, tendres, mols, & visqueux par dedans, ayant une chair semblable à la prune. Ses branches ont le bois dur comme le noyer, tirant sur le roux, & sont pourtant souples & pliables. Elle fleurit deux fois l'année, & est estimée la premiere & la derniere plante sauvage qui fleurisse. En Toscane on en fait des balais : c'est pourquoy les gens du pays l'appellent scopa.

BRUYERE, est aussi en France un nom general qu'on donne à plusieurs petits arbres sauvages qui croissent sans culture dans des terres abandonnées, & qu'on ne laboure point : ce sont des genests, ou autres semblables arbustes.

BRUYERE, se dit aussi des terres incultes où viennent ces méchants arbres. On trouve bien du gibier dans les bruyeres. ce champ ne rapporte rien, ce n'est qu'une bruyere. Ce mot vient du vieux Gaulois bruïr ou brouïr, qui signifie brusler, qui est derivé du Latin uro, parce qu'on brusle les bruyeres pour les defricher, & en faire des terres à blé. On l'a appellée dans la basse Latinité bruarium, & bruera.