v. act. & n. Imbiber quelque corps de quelque liqueur. On trempe la souppe aux pauvres gens dans les gargotes. Les enfants aiment bien à tremper leur pain au pot, ou dans du vin. Ce mot vient de temperare. Nicod.

TREMPER, se dit aussi en parlant des choses qu'on laisse long-temps dans une liqueur. Quand on confit du pourpier, il faut qu'il trempe long-temps dans le vinaigre. Il faut laisser ce poisson tremper dans la sauce. Il faut qu'un bout de l'estoffe trempe dans l'eau pour voir l'effet de la filtration, & que l'autre bout pende plus bas. Les infusions ne se font qu'en laissant tremper des plantes & des drogues dans quelque liqueur. On fait tremper la saline dans l'eau douce pour la dessaler.

TREMPER, signifie aussi, Preparer le fer pour le rendre dur & trenchant, en le jettant tout rouge dans l'eau, ou autre liqueur convenable. Il y a de l'adresse à bien tremper le fer, afin qu'il ne soit point cassant. Quand on le trempe dans du vinaigre où on aura dissout du sel commun, on dit qu'il ne pourra plus souffrir le marteau. Tremper son vin, c'est le boire avec beaucoup d'eau. Les Medecins recommendent fort aux convalescents de bien tremper leur vin.

TREMPER, se dit figurément en choses morales. Tremper dans un crime, dans une conspiration, c'est en estre complice, en avoir connoissance sans l'avoir revelée. On dit aussi, qu'un homme trempe ses mains dans le sang innocent, lors qu'il tuë, ou fait tuer, ou qu'il condamne à mort quelqu'un injustement, quand il est auteur ou complice de sa mort.