subst. masc. Ouvrage des abeilles, qu'elles font dans leurs ruches avec la cire. Un Panier, une ruche de mouches à miel ; une jettée ou jet de mouches à miel. Le miel de Narbonne est le plus estimé. Les Anciens ne faisoient leurs confitures qu'avec du miel, un rayon de miel, qu'on appelloit autrefois bornal.

Strabon dit qu'il y a un miel qu'on trouve en quelques arbres, qui est un poison. Or ce miel se fait par des abeilles du Pont & d'Heraclée qui mangent de l'aconit & de l'absinthe. Car le miel est bon, ou mauvais, selon la qualité des fleurs dont elles se nourrissent. Mais le Pere Lamberti dans sa Relation de la Mengrelie, asseure le contraire, & dit que c'est le meilleur miel du monde, à cause de la grande quantité de melisse qui croist en ce pays-là. Il dit aussi qu'il y a un miel fort blanc & dur comme du sucre, qui ne s'attache point aux mains, quand on le manie ; & que c'est ce qui a donné lieu à l'erreur de Pline, qui a dit que vers le Pont-Euxin, il y avoit des abeilles blanches ; car celles-là sont jaunes, comme les autres. Les Anciens ont mis le sucre & la manne au rang des miels.

Les Apothicaires composent le miel, & en font de rozat, de violat, de mercurial, &c. avec des roses, des violettes, de la mercuriale, & de nenuphar ; du miel Skillitique ; du miel passulat, fait avec des raisins de damas cuits en l'eau chaude ; du miel anthosat, qui est fait avec des fleurs de rosmarin fraisches, car le mot d'anthosat qui signifie, en general fleur, se prend aujourd'huy par les Medecins, particulierement pour la fleur de rosmarin.

MIEL, se dit figurément des choses douces & agreables. L'Escriture nous décrit la terre de promission coulante de lait & de miel. Cet Orateur a toûjours le miel sur les levres, il ne dit que des paroles douces & flatteuses, tous ses discours sont confits au miel & au sucre.

MIEL, est aussi une rosée qui se trouve à la pointe du jour sur les feuilles de plusieurs sortes d'arbres, qui ressemble au miel. Gassendy croit que c'est une humeur visqueuse qui transpire des feuilles des arbres, comme une sueur, qui sert de presure à la matiere qui est la rosée pour en former un corps qui ressemble au miel, & qui n'en n'est pas pourtant ; car on ne voit point que les abeilles ayent de l'empressement pour l'aller chercher sur ces feuilles, qu'elles vont prendre au contraire dans le coeur & dans le centre des fleurs, où l'on trouve en effet quelque chose qui sent le miel.

Il y a une troisiéme sorte de miel, dont parle Theophraste, que le même Gassendy croit estre la même chose que le sucre, que les Anciens ont appellé Sel Indien.