subst. fem. Liberalité qu'on fait pour l'amour de Dieu, soit aux pauvres, soit à l'Eglise, soit pour quelques autres oeuvres pies. Il faut racheter ses pechés par les aumosnes. c'est un grand malheur d'estre reduit à l'aumosne. les Rois ont donné en aumosne plusieurs terres à l'Eglise. il y a chez le Roy des Tresoriers des dons & des aumosnes. Autrefois les aumosnes faites par les Fidelles à l'Eglise se divisoient en trois parties, dont l'une appartenoit aux Evêques, la seconde aux Prestres, la troisiéme aux Diacres & Sousdiacres. Quelquefois on les divisoit en quatre, dont la derniere partie étoit pour les pauvres, & les reparations de l'Eglise, comme on voit dans les Conciles de Tolede, de Tarragone, d'Orleans, & celuy de Rome tenu sous Sylvestre I.

AUMOSNE, est quelquefois un payement forcé qu'on fait par autorité de Justice, quand elle condamne quelqu'un à payer une somme qu'on applique d'ordinaire au pain des prisonniers. Quand on fait quelques adjudications au Conseil des droits du Roy, il y a toûjours une aumosne, ou une somme qu'on destine à des oeuvres pies.

On dit proverbialement, que c'est une belle aumosne, quand on donne à ceux qui en ont un grand besoin.

On dit aussi hyperboliquement, qu'un Seigneur est reduit à l'aumosne, quand il est ruiné, ou fort incommodé en ses biens, quoy qu'il ne mendie pas effectivement. On dit d'un mauvais payeur, que quand on luy va demander ce qu'il doit, il semble qu'on luy demande l'aumosne.