s. m. Pierre fossile qui est merveilleusement commode pour bastir. Les plus belles carrieres de plastre qui soient au monde sont celles de Montmartre prés Paris. On employe le plastre crud, & on s'en sert comme de moilon pour bastir, & alors il se vend à la toise. Il se conserve dans terre aussi-bien que le moilon. On l'employe plus souvent cuit, & il se vend au muid, qui est de 36. sacs de 4. boisseaux chacun. Il sert aux enduits, à lier les pierres, & il s'employe delayé avec de l'eau. On en fait toutes sortes d'ouvrages qu'on jette en moule. Du plastre au sas est celuy qui est fort menu & passé par le tamis. Gascher du plastre avec la pelle. Il ne reste aucun mur ni ouvrage de plastre de l'Antiquité.

On appelle du plastre noyé, du plastre fort menu sur lequel on a versé de l'eau par excés. Il sert à y tremper des toiles dont on fait des draperies aux figures, qui ne doivent durer que dans quelque ceremonie ou passade. Menage croit que ce mot peut venir du Grec plasteis.

PLASTRE, se dit aussi de la ceruse, & de tout autre fard apparent. Cette vieille a toûjours deux doigts de plastre sur le visage.

On dit proverbialement, qu'on a battu un homme comme plastre, pour dire, qu'on l'a bien battu, parce qu'il faut battre le plastre cuit pour le rendre menu, & l'employer avec de l'eau.