subst. fem. Quelques-uns disent Meulon. Tas de foin qu'on laisse quelque temps dans le pré pour mieux secher. On fait aussi des meulons, des pailliers dans les bassecours ; & en beaucoup de lieux on laisse les grains en gerbe dans les champs si proprement ajustées en meulons, qu'ils ne craignent point la pluye. On fait aussi des meulons de sel, que dans le pays on appelle vaches. Ce mot vient du Latin moles. Menage.

MEULE, se dit aussi des grosses pierres rondes des moulins qui servent à faire de la farine. Le grain s'écrase entre les deux meules. C'est la rouë du moulin qui par le moyen du ploquier fait tourner la meule de dessus. L'oeil de la meule est le trou par où passe le fer du ploquier. Il y a des meules d'une seule pierre, d'autres qui ont des chanteaux. La meule d'enbas s'appelle le giste ou la meule gisante. Celle d'enhaut s'appelle meule-courante qui écrase le grain.

Il faut de temps en temps, battre, piquer, & empaster la meule. L'usage des meules de moulin pour moudre le blé a esté inventé à Lacedemone par le Prince Mileta fils du Roy l'Elex.

MEULE, se dit aussi des pierres dures qui servent aux couteliers & Taillandiers pour aiguiser les fers destinez à trancher & à coupper. Elle se tourne avec une grande rouë à bras. Il faut faire passer les couteaux sur la meule. Les Gagne-petits promenent par les ruës une petite meule.

MEULE, se dit aussi d'une petite rouë d'acier qui sert tant dans des moulins domestiques, que principalement aux Lapidaires pour tailler les pierres.

MEULE, en termes de Medecine, se dit quelque fois de l'os qui sert à plier le genoû, qu'on appelle aussi rotule ou palette.

MEULE, en termes de Venerie, est une espece de bosse sur le haut de la teste du cerf, d'où sort sa rameure ou son bois, où marrein. On l'appelle aussi rocher, caillou, base.