subst. fem. Excrement de l'homme. On le dit aussi de quelques animaux domestiques, comme du chat, du chien, des poules, des oyes, &c. On évite l'usage de ce mot, aussi-bien que des obscenes, parce qu'il donne quelque idée de puanteur qui blesse les imaginations delicates. Scarron a dit pourtant agreablement en raillant sa soeur, qui le menaçoit de manger jusques à sa chemise en plaidant contre luy :

Soit que je gagne, ou que je perde,

Mon Dieu, que j'auray de plaisir,

De luy voir manger tant de merde.

Joseph Scaliger dit que ce mot vient de erda, qui chez les vieux Romains signifioit en general excrement, comme on voit dans Seneque au Livre 6. des Bienfaits, Chapitre 16. d'où vient qu'on a appellé homerda, de l'excrement de l'homme ; Bucerda l'excrement du boeuf ; Mucerda celuy de la souris, &c.

On appelle merde de beccasse, ce dont on fait des ragousts, & une sausse à la beccasse, qui est ce qu'elle a dans le corps, qui est bon à manger, parce qu'il est fait de graine de genevre.

MERDE D'OYE, est une espece de couleur entre le verd & le jaune, telle que celle des Excrements de ces oiseaux.

MERDE DE FER, est ce qu'autrement on appelle maschefer.

La merde de fer est l'escume du fer qui ne se peut refondre ni redevenir fer, & qui a les mêmes proprietez que la rouille de fer. On l'appelle en Latin stercus ferri. Il y en a aussi de bronze & d'argent.

La merde de fer & la limeure de plomb causent de grandes douleurs à ceux qui en ont pris par dedans.

On dit proverbialement, Plus on remuë la merde, plus elle put, pour dire, qu'il ne faut point approfondir une affaire où il y a du crime, de l'ordure, de la deshonnesteté. On dit aussi, qu'aux cochons la merde ne put point.