s. m. Nature ou qualité d'une terre. Cette seigneurie est en belle veuë, mais le terrain n'en vaut rien, il est de roche, pierreux, sablonneux. Un plant d'arbres ne profite qu'à proportion de la bonté du terrain. Si ce bastiment neuf menace de ruine, c'est le vice du terrain.

TERRAIN, se dit aussi d'une place, d'un espace de terre. Ces Chanoines se sont allez promener sur le terrain. C'est une chose bien differente de dessiner une citadelle sur le papier, & de la tracer sur le terrain. On ne fait des dehors que pour gagner & occuper plus de terrain. Les assiegeants n'ont pû encore gagner un pouce de terrain. Un Mareschal de bataille doit bien choisir & bien ménager son terrain, soit pour camper, foit pour combattre.

On dit aussi au Manege, qu'un cheval garde bien son terrain, observe bien son terrain, embrasse bien son terrain, pour dire, qu'il marque bien sa piste, sans se serrer, ni s'élargir.

TERRAIN, se dit figurément en Morale dans les affaires, dans les procés, dans les disputes. Ce chicaneur a bien disputé le terrain, il ne s'est rendu qu'à la derniere extremité. Vous pouvez marcher seurement dans vos affaires sous la conduite d'un tel, il connoist le terrain, il sçait les manieres de les faire reüssir.