subst. masc. Grand arbre posé dans les vaisseaux, où on attache les vergues & les voiles pour recevoir le vent necessaire à la navigation. Il y en a quatre dans les grands vaisseaux, quelquefois on y en adjouste un cinquiéme, qui est un double artimon. Le grand mast ou le mast de maistre est le principal mast du vaisseau. Le second s'appelle de misaine, mast de bourcet, ou mast d'avant, qui est entre le grand mast & la prouë. Le troisiéme l'artimon qui est entre le grand mast & la pouppe. Et le quatriéme beaupré, qui est couché sur l'esperon à la prouë. Le mast de contremisaine ou petit artimon est sur l'arriere dans les galions, naos, ou grands vaisseaux. Le grand mast jusqu'à la premiere hune est ordinairement égal à la quille du vaisseau.

On appelle aussi masts, les brisures ou divisions des masts qui sont posez les uns sur les autres. Le grand mast & celuy de misaine en ont chacun trois, le grand mast, le mast de hune, qui est au dessus & tout d'une piece, & le mast de perroquet, qui est sur celuy de hune ; & au dessus encore est le baston du pavillon : ce qui fait quelquefois plus de 34. toises. L'artimon qu'on appelle aussi mast de foule, & le beaupré n'ont qu'une brisure chacun : on l'appelle de Perroquet, & non de hune. Le grand mast est posé au milieu du premier pont ou franc tillac, & descend au fond de cale sur la contrequille. Il n'est pas tout à fait perpendiculaire, mais il panche du costé de la pouppe à proportion de sa hauteur depuis deux jusqu'à six pieds. Sa plus grande grosseur est au franc tillac, & il va en diminuant par haut & par bas du tiers de sa grosseur. Le mast de misaine passe à travers le chasteau d'avant au dessus de l'estrave, à l'extremité de l'escarlingue. Le mast de beaupré est enchassé par le bout d'enbas sur le premier pont dans le mast de misaine. Le mot de mast est en François, en Allemand, en Flamand & en Anglois la même chose. L'Italien dit masto, & l'Espagnol mastel.