subst. masc. Il y a toûjours quelque si, ou quelque mais qui l'empêche de tenir ses promesses. On dit en Vaudeville,

Ne me parlés jamais

D'un si, d'un car, ni d'un mais.

Il est plus souvent conjonction adversative & corrective. C'est un beau mestier que la guerre, mais il est fort dangereux. Je voudrois bien vous prester mon cheval, mais il est boitteux.

MAIS, s'oppose souvent à non seulement, pour marquer quelque augmentation, ou quelque contrarieté. Il luy a donné non seulement la proprieté de sa terre, mais aussi l'usufruit. Les Martirs non seulement souffroient les supplices, mais encore ils les cherchoient. J'avois pris ce remede pour me rafraischir, mais au contraire il m'a eschauffé. Vous pouvez luy faire une insulte, mais gare le retour.

MAIS, sert quelquefois de liaison aux discours, & d'interrogation. Les Advocats disent souvent dans leurs plaidoyers, Ouy, mais, quand ils veulent passer à une objection qu'ils prevoient qu'on leur peut faire. Ils disent aussi, Mais supposé que cela soit : mais revenons à nostre cause : mais remontons à la source : mais que pouvez-vous respondre à cette piece que je rapporte ? Mais pourquoy avez-vous voulu user de violence ? Mais quand serons nous payez ? Mais qu'avons-nous fait ? qu'avons-nous dit qui nous rende si coupables ? Mais il est temps d'abreger, &c.

MAIS, se dit aussi dans des deffenses, & sert d'excuse. Je luy dois telle somme, mais il m'en doit d'ailleurs une plus grande. Ce Gentilhomme a donné un soufflet, mais on luy avoit donné un dementy.

MAIS, est aussi adverbe en cette phrase : Je n'en puis mais, pour dire, Je n'en suis pas cause, j'en suis innocent, je n'en suis pas responsable.

MAIS, estoit autrefois un adv. de temps. Et signifioit, Lorsque. Je vous payeray mais que le terme soit venu, mais que les autres creanciers y consentent, pour dire, pourveu qu'ils le veulent, quand ils y auront consenti. On ne le dit plus en ce sens que parmi le peuple.

MAIS, signifioit aussi autrefois, Plus, d'avantage. On le dit encore en Lyonnois & autrefois à Paris. Vous dites qu'il n'y a là que quatre aunes de ruban, il y en a mais, pour dire, il y en a davantage. Ce mot vient de Magis.

On disoit aussi autrefois, A toûjours mais, pour dire, A toûjours.

On dit aussi proverbialement, Mais ne vous en desplaise, quand on veut contredire quelqu'un.