s. m. Avantage, utilité qu'on retire d'une chose. Quand on est pourveu d'une charge, c'est avec tous les droits, profits, revenus, gages & emoluments qui luy appartiennent. On dit qu'une rente, une obligation sont passées au profit d'un tel, pour dire, à son avantage ; qu'une sentence a été renduë à son profit, pour dire, en sa faveur. Les valets disent qu'ils ont des profits en une maison, pour dire, qu'outre leurs gages ils ménagent quelque chose du jeu, ou des habits du maistre, qui leur apportent quelque gain. On dit qu'un avare met tout à profit, lors qu'il ne laisse rien perdre, qu'il fait profit de tout. On dit d'une chose qu'on abandonne à quelqu'un, Faites en vostre profit. Cela ne fait point de profit, c'est à dire, ne diminuë point la despense. Cela est tourné à son profit, c'est à dire, à son utilité.

PROFIT, se dit aussi des interests de l'argent qu'on met en rente, ou sur la Place. Le profit d'argent presté par obligation est usuraire. Les profits sur la mer sont fort grands, on a quelquefois des profits de cent pour cent. Les assûreurs de mer ont part au profit.

PROFIT DE FIEF, est un droit qui est deu au Seigneur dominant en plusieurs mutations. Les quints & requints, les laods & ventes, les rachats sont des profits de fief, des revenus casuels.

PROFIT, se dit aussi en termes de Pratique. Un defaut emportant profit, c'est à dire, gain de cause. Il faut faire juger le profit d'un defaut. On ordonne souvent qu'on en viendra au premier jour, à peine de l'exploit, dont le profit sera jugé sur le champ.

PROFIT, se dit figurément en Morale. Cet écolier ne fait pas grand profit en classe. On se doit bien estonner du peu de profit qu'on fait au Sermon. On tire beaucoup de profit de la lecture de ce livre.

On dit proverbialement, C'est un de ces niais de Sologne, qui se trompent toûjours à leur profit. Ce mot vient de profectus.