s. f. Geole, lieu fort & gardé pour retenir des criminels, des debiteurs, & des captifs. On met les criminels dans des cachots, dans les lieux les plus noirs & obscurs de la prison. On ordonne qu'un debiteur sera contraint par corps, tiendra prison tant qu'il ait payé. Les Mathurins rachetent les captifs qui pourrissent dans les prisons des Infideles. Borel derive ce mot de l'Italien prigione. Du Cange le derive de prisio & prisionarius, qu'on a dit dans la basse Latinité pour signifier prison & prisonnier.

On dit de celuy qui a été eslargi à sa caution juratoire, qu'on luy a donné la ville pour prison, les chemins pour prison. On dit aussi, qu'il demeurera à la garde d'un Huissier comme en vive geole, pour dire, qu'il sera toûjours reputé être en prison. Il a été tant de temps en prison. Il est deffendu d'avoir des prisons privées. On fait un procés criminel pour le bris des prisons.

PRISON, se dit figurément en choses morales. Les spirituels disent que le corps est la prison de l'ame. Les amoureux disent qu'ils sont en prison, que leur coeur est en prison, dans la captivité ; qu'ils aiment leur prison.

PRISON, se dit proverbialement en ces phrases. Cela est charmant comme la porte d'une prison. Il n'y a point de belle prison, ni de laides amours. On dit aussi de celuy qui est trop serré dans ses bottes, dans ses souliers, qu'il est dans la prison de St. Crespin.