s. f. Grosse piece de bois qui sert principalement à mettre de travers sur de gros murs, pour faire des planchers, & soustenir des solives, ou un pan de bois, ou pour faire quelque solide machine & construction. La poutre est peuplée de solives qui sont espacées d'ordinaire de sept pouces d'entrevoux. Dans le Palais de Fernand Cortez à Mexique il y avoit sept mille poutres de cedre, à ce que dit Herrera. Il a bien fallu des poutres, de gros pieux, pour faire cette digue, cette levée. L'envieux voit une paille dans l'oeuil de son prochain, & ne voit pas une poutre qui est dans le sien : c'est un proverbe sacré de l'Evangile. On disoit autrefois tref, d'où vient encore le mot de travée, du Latin trabs.

POUTRE, se disoit autrefois d'une jeune cavale. Ce mot vient de pullitra, selon Menage & Saumaise. Du Cange le derive de poledro & poltro mots Italiens, ou de poledrus, pultrinus, ou pulletrum, qu'on a dit dans la basse Latinité en la même signification. La poutre qui porte des solives est ainsi nommée à l'imitation de la poutre, cavale qui porte des poulains.