subst. fem. Chair des animaux terrestres, & des oiseaux. La grosse viande est la viande de boucherie, boeuf, mouton & veau. Menuë viande est le gibier, la volaille. On appelle aussi des viandes grossieres, dures, celles qui chargent l'estomac ; viandes delicates, exquises, tendres, mortifiées, celles qui sont agreables à manger, ou de facile digestion. On dit en general, servir la viande, un potage à la viande ; une collation en viande ou lardée, lors qu'on y sert, ou qu'on y met quelque sorte de viande que ce soit. Ce mot vient de vivo. Nicod.

On appelle un jour de viande, un jour gras où il est permis de manger de la chair ; abstinence de viande, quand il est deffendu d'en manger.

VIANDE, se dit burlesquement de la chair de l'homme. On dit, Cachez vostre viande, à ceux qui monstrent quelques parties qui sont ordinairement couvertes.

VIANDE, se dit par extension de plusieurs autres nourritures de l'homme ; & on appelle viande de Caresme, le poisson, les salines, les fruits secs, cruds & confits, & les legumes.

VIANDE CREUSE, se dit des choses qui se mangent par friandise, & qui ne rassasient point beaucoup. Des cornets de mestier, des petits choux, de la cresme foüettée, sont viandes creuses. On le dit figurément des violons, de la Musique, des recits de vers, & autres choses qui rejouïssent en un repas, & qu'on ne mange point.

VIANDE, se dit proverbialement en ces phrases. C'est un mangeur de viandes apprestées, c'est à dire, un homme qui aime à faire bonne chere, & qui est d'ailleurs faineant, & qui ne se met point en peine de travailler. On dit aussi, Ce n'est pas là ma viande, pour dire, Ce n'est pas ce que j'aime, mon ragoust, mon appetit. Ce n'est pas viande pour ses moineaux, pour dire, Cela n'est pas preparé pour luy, cela est trop cher. On dit aussi d'une chose qu'on ne peut esperer d'obtenir de long-temps, Ce n'est pas viande preste. On dit aussi, que la viande prie les gens, quand il ne faut point exciciter les gens à manger, quand ils ont devant eux quelque chose de bon.