s. m. est une liqueur espaisse & luisante dont on se sert pour mettre sur les cartes de Geographie, & sur les tableaux pour les rendre plus éclatans, ou empêcher qu'ils ne se gastent. On fait aussi du vernis propre à enduire & colorer des ouvrages de menuiserie. Il se fait avec de la gomme de genevre que les Mores & Arabes appellent sandarax ; & parce qu'elle vient au printemps, les Latins l'ont nommée vernix. Elle a aussi le même nom en Alleman. Le vernis d'Escrivain se fait avec cette sandaraque mise en poudre subtile, dont on frotte le papier avec un pied de liévre, & cela en boit l'encre, & empêche qu'il ne s'estende. Le liquide se fait en y adjoûtant de l'huile de lin. Le vernis de la Chine qu'on fait icy se fait avec fromage de gruyere delayé en sorte qu'il soit comme de la glu, sur lequel on jette un peu de chaux vive, qu'on colore avec du cinnabre, si on le veut rouge ; ou avec du noir de fumée, si on le veut noir.

Il y a plusieurs autres preparations des diverses sortes de vernis. Le vernis commun fondu avec huile de lin & aloés cicotrin, & mis sur des feuilles d'estain ou d'argent, est appellé vernis doré : c'est celuy dont on dore les cuirs & quelques bordures de tableaux. La maniere de preparer le vernis de la Chine se trouve dans le livre du Pere Kircher de China illustrata, avec le moyen de luy donner diverses couleurs, & de faire celle d'aventurine.

Il y a des vernis mols & durs dont se servent les Graveurs en eau forte, dont Bosse Graveur a fait un ample Traitté.

VERNIS, se dit aussi de l'enduit qu'on met sur de la poterie. Le vernis des pots de terre se fait avec du plomb fondu ; le vernis des plats de fayence avec de la potée, &c.