s. f. Estalage de ce qui est de plus beau, monstre de ses ornemens, de sa magnificence. Ce Seigneur a fait une feste, il a mis toute son argenterie en parade sur son buffet, tous ses plus beaux meubles en parade. On expose les Princes morts à la veuë du peuple en leur lit de parade. Une Dame reçoit compagnie en sa chambre de parade. Cet Ambassadeur faisoit porter en parade ses presens. On fit une cavalcade sur des chevaux, & avec des habits de parade. Le Conquerant fait porter en parade les depouilles des ennemis. Un vieillard ne porte une espée que par parade. Ainsi Corneille a fait dire à Dom Diegue :

...& qui dans cette offense

M'as servi de parade, & non pas de deffense.

On le dit aussi en choses morales. Cet homme fait par tout parade de son bel esprit, il fait parade de tels & tels Ouvrages qu'il recite. Un hypocrite fait parade de ses aumosnes. Ce mot vient de parata Latin, qui signifioit ornement, ostentation. Menage.

PARADE, en termes d'Escrime, se dit de l'action par laquelle on pare quelque coup. Il y a autant de sortes de parades, que de coups & d'attaques. On fait des parades en dehors, en dedans, en haut, en bas, en feinte, en appel. Il y a aussi des parades du corps. Voyez Parer.

PARADE, en termes de Guerre, se dit des Officiers qui se rendent au poste, où il leur est ordonné de se mettre sous les armes dans le meilleur ordre qu'ils peuvent, soit par s'assembler en montant ou levant la garde, soit pour former un bataillon, ou en d'autres occasions qui le requierent. Un Capitaine à la teste de sa Compagnie fait la parade quand le Roy passe.