v. act. Connoistre & comprendre la figure, ou le son & la force des caracteres escrits, impriméz, ou gravez, par lesquels un autre a voulu exprimer sa pensée. Cet enfant sçait bien lire le moulé tant en François qu'en Latin. Les Sergents escrivent si mal, qu'on ne sçauroit lire leur escriture. Ce vieillard ne peut lire qu'avec des lunettes. Il a appris à lire en Grec, en Hebreu, en Arabe. Les paysans ne devroient sçavoir ni lire ni escrire, cela les rend chicaneurs. Ce tiltre est si effacé, qu'on ne le sçauroit lire ; il est écrit en caracteres inconnus, qu'on ne peut lire ni entendre.

LIRE, signifie aussi, Prononcer à haute voix le contenu en quelque Livre ou Escrit qu'on a devant les yeux. On doit loüer la coûtume des Couvents, de faire lire pendant les repas. Un Porteur de remission doit entendre lire ses Lettres à genoux en pleine audience. Ce texte porte vostre conviction, il ne faut que lire. Un Notaire doit lire & relire un testament au testateur ; avant que de le faire signer. Les Auteurs Cabalistes vont lire leurs Ouvrages en de beaux reduits pour briguer de l'approbation.

LIRE, signifie aussi, estudier. Ce Docteur est un homme qui se tuë, qui use sa veuë à force de lire. Celuy-là ne lit que par divertissement. Pour estre bon Geometre, il faut lire Euclide, le bien posseder. Les Libraires loüent des Livres pour lire.

LIRE, se dit figurément en Morale. Dieu lit dans nos coeurs, dans nos pensées. Les Astrologues se vantent de lire dans les Cieux, dans les astres nos adventures. Je lis dans vos yeux, sur vostre visage ce que vous avez dans l'ame.

On dit aussi d'un joüeur, qu'il lit dans le jeu de son compagnon, quand il est en place propre pour descouvrir les cartes qu'il a à la main.