subst. masc. Grand arbre qui vient dans les lieux sablonneux, & qui est une espece d'yeuse ou de chesne verd, qui luy ressemble en fruit & en feuilles, & qui ne croist pas du tout si haut. Il n'en croist point en France ni en Italie. Il a pourtant ses feuilles plus courtes que l'yeuse, & elles vont en arrondissant. Cet arbre ne meurt point quand il est depouillé de son écorce, comme font tous les autres. On se sert de la seconde escorce qui est fort legere, pour mettre sous des pantoufles & des patins. Quelques-uns croyent que l'yeuse est le liege femelle. Son bois est dur, & propre à bastir, & ne se corrompt point par le temps. Pline dit qu'il produit un gland leger & pongieux qui ne vaut rien. On dit pourtant que les cochons dont on fait les jambons de Bayonne sont nourris de ce gland. En Latin suber. Quelques-uns derivent le mot de liege de levis, à cause de sa legereté.

LIEGE, se dit particulierement de la seconde écorce de ce bois qui nage sur l'eau. Les filets des Pescheurs ne sont suspendus sur l'eau que par les lieges qui y sont attachés. Il y a une espece de liege d'Angleterre, qui est un bois serré & moins poreux que le liege commun qui est merveilleux pour faire des bouchons de bouteille, où l'on peut mettre sûrement du vin sans craindre qu'il s'évente.

On appelle patenostres de liege, les morceaux de liege que les Pescheurs attachent à leurs filets pour les tenir suspendus dans l'eau par le haut. Ils appellent lieger un filet, quand ils le garnissent de ces patenostres.