subst. masc. Monnoye qui vaut trois deniers, faite de la même matiere que les sous, Elle a cours encore dans le Lyonnois & dans le Dauphiné. On les appelloit petits liards sous Louïs XI. En 1467. ils estoient du poids d'un denier & avoient trois deniers d'alloy valans trois deniers tournois. Ils portoient une croix entre deux lis, & une couronne ; & au revers un dauphin avec la Legende, Sit nomen Domini benedictum. Il s'en est fait depuis de simple cuivre, qui porte le nom de liard de France, & qui est à present reduitte en doubles. Menage dit que ce mot vient de miliaretion, qui est, dit-il, un vieux mot Grec signifiant une petite monnoye. Il cite aussi le Sr. de Clerac, qui dit que le liard est venu par corruption de lihardis, qui se fabriquoit en Guyenne du temps de Philippes le Hardy, ou du temps de Richard premier Roy d'Angleterre, qui eut le même surnom. C'estoit alors une petite monnoye qui n'avoit cours qu'en Guyenne, marquée de l'effigie du Prince qui tenoit une espée nuë à la main : ce que tesmoigne aussi Borel. D'autres disent que ce nom vient de Guignes Liard de Cremeu dans le Dauphiné, qui inventa cette monnoye l'an 1430. comme allegue Guy Allard President à l'Eslection de Grenoble, dans sa Bibliotheque du Dauphiné. D'autres enfin croyent que le nom de liard vient de la fleur de lys dont ils portoient la marque.

On dit proverbialement d'un homme pauvre, qu'il n'a pas un liard ; comme on le dit aussi de toute petite monnoye. Il n'a pas un denier, un double, un sou, un carolus, un teston, un quart d'escu. On dit de même pour despriser une chose, qu'elle ne vaut pas un liard, un sou, &c.