s. f. Espece de gomme dont on fait la cire d'Espagne. Elle se fait aux Indes par un concours d'une infinité de petits moucherons qui s'amassent sur de petits bastons gluans qu'on dispose exprés pour les y attirer, & qu'on ratisse ensuitte. Il y a aussi une gomme laque qui dégoutte des arbres qui sont dans les païs de Siam, Cambodiau Pegu, &c. on fait de la fine laque de l'extrait, ou de la lie de la cochenille, qui sert aux teintures.

La laque ou lacca des Apothicaires est, au dire de Mathiole, ce que les Latins appellent cancamum C'est une gomme rousie qui vient d'Arabie, qui est claire presque semblable à la myrrhe, qui environne les rameaux d'un arbre à nous inconnu. Les Teinturiers en soye s'aident fort de cette gomme en leurs teintures. Ils appellent aussi lacca, ce qui reste au fond de la chaudiere où ils teignent leurs draps. Le même Auteur dit qu'outre la laque naturelle, il s'en fait de la lie & fondrée de plusieurs teintures pour les Peintres ; qu'il s'en fait aussi de graine de pimpernelle de Levant, qu'il appelle charmes ou chermesin, dont on fait la teinture d'escarlate, que les autres Auteurs appellent cochenille.

LAQUE, est aussi une certaine gomme précieuse qui vient de la Chine, & qui est de couleur rouge. Elle vient à une espece de Cerisier. On devroit l'escrire laac, qui est le nom que les Chinois donnent à cette gomme.

On appelle aussi laque artificielle, une substance colorée qu'on fait en France, & qu'on tire des fleurs, comme la jaune de la fleur de genest, la rouge du pavot, la bleuë de l'iris ou de la violette, &c. On tire les teintures de ces fleurs, en les faisant distiller plusieurs fois avec de l'eau de vie, ou bien en les faisant cuire à feu lent dans une lescive de soude & d'alun. Elle sert aux Enlumineurs.

On fait aussi la laque artificielle avec du bresil bouilli dans de la lescive de cendres de sarments de vigne, en y adjoustant un peu de cochenille & de terramerita, de l'alun calciné, & un peu d'arsenic qu'on incorpore dans des os de seche pulverisez, dont on fait de petites tablettes qu'on fait secher sur la carte. Si on la veut fort rouge, on y adjouste du jus de citron. Si on la veut brune, on y met de l'huile de tartre. On en fait aussi avec des tontures d'escarlate bouillies dans la lescive de cendre gravelée, ou de tartre calciné. La laque colombine se fait avec du bresil de Fernambourg trempé dans du vinaigre distillé pendant un mois, meslé avec de l'alun incorporé dans des os de seche. Le marc de la laque colombine fait un beau couleur de pourpre.