s. m. Espece de petite plante que les Latins nomment tripolium. C'est aussi l'escorce d'une racine laiteuse. Il doit estre obscur au dehors, blanc au dedans, & nettoyé de son coeur dur & fibreux, & qui n'est ni moisi, ni chansi, ni vermoulu. Il doit être aussi gommeux, car il contient au dedans de la resine. Dioscoride dit que le turbit blanc est la racine d'une herbe nommée alypum ou alypia, dont les jettons & les feuilles sont menuës, les fleurs tendres & legeres, & qui a sa racine comme la bette. Sa racine est gresle, & pleine d'un jus acre & picquant, sa graine semblable à celle d'epithymum. Il dit aussi, que ses fleurs changent trois fois de couleur par jour ; car au matin elles sont blanches, sur le midi purpurines, & deviennent rouges sur le soir. Il dit aussi, que ses feuilles sont semblables au pastel, & qu'il croist sur le bord de la mer. Turbit est le nom que les Arabes donnent au tripolium. Matthiole dit que le turbit est la racine de pityusa, qui est une espece de tithymale que les Apothicaires appellent esula major. Le turbit est une drogue dangereuse, parce qu'elle purge trop violemment.

Les Chymistes appellent aussi turbit mineral, un precipité jaune de mercure qui purge avec violence, & qu'ils nomment ainsi, à cause qu'il trouble toute l'oeconomie du corps.