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s. m. Siege eslevé où se sied celuy qui est dans les plus hautes dignitez. Il se dit premierement de Dieu. Tous les Anges tremblent devant le trosne de la Majesté Divine.

Il se dit aussi des Rois, quand ils sont assis dans les actions de ceremonies sur un siege posé sur une estrade eslevée de plusieurs marches, & ordinairement enrichi. Le Seigneur compare les lis au trosne de Salomon dans sa gloire. Le trosne du Mogol est enrichi de pierreries en si grand nombre, qu'on estime leur valeur à cent soixante millions monnoye de France. Voyez en la description chez Tavernier.

TROSNE, se dit aussi des sieges pontificaux des Prelats. Cet Evesque monta dans son trosne, & donna la benediction : d'où est venu le mot d'introniser, pour dire, Mettre un Evesque en possession. On le dit aussi des Abbez & autres Prelats titrez.

TROSNE, se prend figurément pour l'empire, le commandement, la domination de ceux qui sont sur le trosne. Dieu abat & releve les trosnes comme il luy plaist. Il donne le trosne, il le raffermit, il le transporte aux nations estrangeres. Le trosne est vaquant. Il a été restabli sur le trosne de ses peres. Les armées sont les appuis, les colomnes d'un trosne. Chapelain a dit en parlant de la Lune,

Sur un trosne d'argent environné d'estoiles.

TROSNE, se dit aussi burlesquement du lieu où on est maistre, où on est en liberté. A la table de frippe-tout, je suis là comme dans mon trosne.

TROSNE, en termes de Theologie, est le troisiéme Ordre de la Hierarchie des Esprits celestes. Les Theologiens disent que ce sont ceux sur lesquels la Majesté Divine en qualité de Juge sied immediatement. Ceux qui en ont écrit sont St. Denis, St. Gregoire le Grand, Isidore, St. Bernard, &c. qui rapportent diversement les raisons qui leur ont fait donner ce nom.