v. act. Presser une chose circulairement. Tordre du linge pour en faire sortir l'humidité. Les Cordiers ont des machines pour tordre leurs cordes, pour faire des cables. On fait des hares de fagot avec des branches de menu bois qu'on tord.

TORDRE, signifie aussi, Faire une grimace, ou se mettre en une posture qui n'est pas naturelle. Les Courtisans d'Alexandre tordoient le cou pour imiter leur Maître qui panchoit un peu la tête. Il y a des gens qui tordent la bouche, qui font des grimaces. Les Basteleurs se tordent le corps en cent façons.

TORDRE, signifie quelquefois, Estrangler. On tord le cou à des poulets qu'on veut tuer. On dit que le Diable tord le cou aux Sorciers, quand il les fait mourir. On dit aussi par menace à des enfans. Si je croyois que tu deusses être un poltron, un frippon, je te tordrois le cou.

On dit au figuré, tordre le sens d'un passage, pour dire, luy donner une violente interpretation, éloignée du sens de l'Auteur.

On dit proverbialement d'un homme qui mange goulument, qu'il ne fait que tordre & avaler. On dit aussi de ceux à qui on veut reprocher trop de jeunesse, ou un manque d'experience, Si on luy tordoit le nez, il en sortiroit du lait.

TORDU, ÜE ; TORS, TORSE ; TORT, TORTE, sont trois participes passifs du verbe tordre, qui se disent en diverses occasions. Il a eu le cou tordu par le Diable. Ce rheume luy a rendu le col tors. Une colomne torse. Il a eu naturellement une jambe torte, qui n'est pas bien droite.