s. fem. Gomme de liqueur, qui distille d'un arbre espineux haut de cinq coudées qui croist en Arabie. Quelques-uns le nomment spina Aegyptia, son tronc est dur, & plus massif que celuy de l'Encens. Il a l'écorce lissée, polie comme celle de l'arbousier, que les Tanneurs appellent cerise d'outre mer. Sa feuille est semblable à celle de l'olivier, mais plus crespée & espineuse. Quelques-uns la comparent à l'ache & au genevre ; & d'autres disent que l'arbre ressemble à celuy qui produit la terebenthine, mais qu'il est plus aspre & plus espineux, & jette ses feuilles plus rondes. D'autres les comparent à celles d'orme, adjoustant qu'elles sont crespuës à la cime, comme celles de l'yeuse ou chesne verd. On l'incise deux fois l'année, en la même maniere & au même temps que l'encens, dont on recueille la liqueur sur des clayes de jonc qu'on met au dessous ; & quand la liqueur s'espaissit à l'entour du tronc, avant que d'estre incisée, on l'appelle stacté, & c'est la plus excellente de toutes. Elle est fort grasse, claire, transparente, verdoyante & mordante au goust. Il y en a plusieurs especes, dont on fait des masses odorantes, & d'autres sans odeur, Mathiole. Les Mages apporterent au Sauveur or, myrrhe & encent. Joseph d'Arimathie apporta cent livres de myrrhe & d'aloés pour l'embaumer. En Latin myrrha.

La Myrrhe dont on se sert en Pharmacie, est une gomme resine qui estant bien recente, est d'une couleur jaune verte tirant sur le rouge, grasse, odorante, acre, mordante & fort amere, ayant au dedans des taches blancheastres, comme celles qui paroissent sur les ongles. Elle doit estre transparente, & ses plus grosses larmes sont preferables aux moindres. Mais la myrrhe ordinaire des Apothicaires est bien differente, & c'est le plus souvent du bdellium, & quelquefois une drogue sophistiquée qui est du poison.