s. f. Mauvaise herbe, & graine qui croist parmi le froment, qui enyvre, quand il y en a dans le pain. On l'a ainsi nommée en François, parce qu'elle enyvre. L'yvroye s'engendre des grains de froment & d'orge semez en lieux trop humides, ou putrefiez & corrompus de trop grandes pluyes en hiver. Elle a une feuille estroite, veluë & & fort grasse. Sa tige est plus gresle que celle du froment, à la cime de laquelle sort l'espi, long, & chargé de petites gousses piquantes, où on trouve trois ou quatre grains amoncelez, & couverts d'une bourre assez forte. Theophraste dit que l'yvroye se change aussi en froment, comme fait aussi l'espeautre, & comme fait le cypés femelle en cyprés masle. Il y a aussi une yvroye sauvage dont Dioscoride fait mention, qu'il appelle phoenix. En quelques lieux on l'appelle lueil, ou zizanie ; en Latin lolium, zizania, ou hordeum marinum, parce que ses feuilles sont semblables à l'orge.

On dit figurément, & par un proverbe tiré de la Sainte Escriture, separer l'yvroye d'avec le bon grain, pour dire, separer les bons d'avec les meschants.