v. act. & neut. Rendre un son. L'estain d'Angleterre sonne mieux que l'estain commun. Il faut faire sonner cette pistole pour voir si elle est bonne. Un tonneau demi-vuide sonne creux. L'horloge sonne. Voilà le Pardon, l'Angelus qui sonne. Les cloches sonnent en bransle pour les trespassés. Voilà une Messe qui sonne. On va sonner Vespres. J'entens sonner le tocseing. Le tambour, la trompette a sonné la retraitte, la charge, le bouteselle.

On dit à la chasse, Sonner du cor. On sonne du gresle à veuë, quand on voit le cerf, ou dans le forhu ; sonner du gros pour la queste ; sonner l'appel, le retour ; sonner de la trompe. On dit aussi, que le chien sonne, quand il appelle ses compagnons au bon chemin.

Ce mot ne se dit plus gueres des instruments de Musique, sinon en cette vieille phrase : Sonnez, Menestriers ; Sonnez, Violons.

SONNER, se dit figurément en choses morales, d'un discours, des vers doux, naturels & coulans, qui frappent agreablement le sens de l'ouye. Cette periode, la cadence de ces vers sonnent bien à l'oreille.

SONNER, signifie aussi, Faire bien du bruit & de l'esclat, faire valoir ou mespriser quelque action. Ce brave a fait sonner bien haut le service qu'il avoit rendu, il l'a bien vanté. La retraitte de ce General est une action qui sonne mal à la Cour, qui y a été mal receuë. Cela sonne mal aux oreilles des honnestes gens. Il n'en a sonné mot, pour dire, Il n'en a point parlé.

SONNER, se dit proverbialement en cette phrase. On ne peut pas sonner, & aller à la Procession, pour dire, faire deux choses tout à la fois, où il faut être en des lieux differents.