subst. masc. Enfant masle à qui ce nom demeure jusqu'à ce qu'il soit marié. La joye d'un Reine est grande, quand elle accouche d'un garçon. il a resolu de vivre toûjours garçon.

On dit, Mener une vie de garçon, pour dire, Vivre dans la liberté & dans les plaisirs. Ce mot, selon Pontanus, vient de varo Espagnol, qui signifie homme. Il remarque qu'on a dit autrefois warçon pour garçon. Lipse le derive de garriones, à garritu ; c'est un diminutif de gars : c'est une injure chez les Wallons, comme à Paris le mot de garce. Du Cange dit qu'en la basse Latinité on a appellé garcio & garciones, les valets, & sur tout ceux qui suivoient l'armée : & qu'on a donné aussi ce nom aux frippons, aux desbauchez & gens de neant, qu'on appelle encore en quelques lieux, Mauvais garçons.

On appelle aussi Garçon, un valet à tout faire, & particulierement quand il est seul à servir, & sans porter des couleurs. Ce Prestre vit tout seul avec son garçon.

On appelle chez le Roy Garçons de la Chambre, de la Garderobbe, &c. Ceux qui sont destinez aux menus services de la Chambre, de la Garderobbe, & qui sont au dessous des Officiers des mêmes lieux.

On appelle aussi Garçons chez les Marchands & les artisans, Ceux qui servent à la boutique ou à leur aider à travailler, jusqu'à ce qu'ils soient receus Maistres. Ce Marchand, ce Tailleur a tant de garçons sous luy. il faut payer le vin des garçons.

On appelle sur les ports Garçons de la pesle, les valets & porteurs de charbon qui se trouvent dans les bateaux pour aider à le mesurer. L'Ordonnance deffend aux garçons de la pesle le regrat du charbon.

On dit, qu'un jeune homme est bon garçon, en deux sens contraires ; l'un pour dire que c'est un sot, ou qu'il est facile, qu'il se laisse mener comme on veut ; l'autre, que c'est un esveillé, un bon vivant qui aime la desbauche & les plaisirs.

On dit aussi, qu'il fait le meschant garçon, pour dire, qu'il menace, qu'il frappe, qu'il est brave & dangereux.

On dit proverbialement, qu'un homme se fait beau garçon, pour dire, qu'il se ruine, qu'il mange son bien en desbauches, ou qu'il s'embarrasse dans de meschantes affaires.