s. m. Ce qui ne va pas en droite ligne. Il faut faire à la premiere ruë un detour à gauche, à droit. La Seine fait de grands detours au sortir de Paris. Les chemins dans les pays de montagnes font de grands detours. Le chien par son odorat demesle tous les tours & detours du gibier. Les detours d'un labyrinthe.

DETOUR, se dit aussi de ce qui arreste, de ce qui empêche qu'on n'aille droit, qu'on n'acheve une chose. J'aurois achevé cet Ouvrage, si je n'avois point eu de detour, si on ne m'avoit point amusé, occupé ailleurs. Je serois arrivé plustost, sans le detour que m'a fait ce parc qui couppe le chemin. J'ay fait un detour de quatre lieuës pour aller visiter cet ami.

DETOUR, se dit figurément en choses morales. La chicane a d'estranges detours pour immortaliser un procés, pour changer la face d'une affaire. Ne vous attendez pas à ses promesses, il vous donnera quelque detour. Quand on veut parler de choses odieuses ou deshonnestes, il faut user de circonlocution, d'un grand detour de paroles. Il a pris un grand detour pour luy annoncer la nouvelle de la mort de son fils. Dieu connoist tous les replis & les detours de nostre coeur, nos plus secretes pensées.