subst. masc. Prise de quelque chose qui appartient à autruy, & contre sa volonté. C'est ainsi qu'il est defini dans le Droit Romain, suivant lequel le simple larcin & secret estoit puni de la peine du double, & le larcin manifeste du quadruple. Il y a bien des gens qui ne vivent que de larcins & de brigandages. On ne peut-estre absous d'un larcin, qu'en faisant restitution. Le larcin n'estoit point puni à Lacedemone pourveu qu'on ne fut point pris sur le fait : & les Circassiens d'aujourd'huy l'estiment quand il est fait avec adresse ; & ils ne donnent point à boire aux jeunes gens dans leurs festins, s'ils n'en ont fait quelqu'un de considerable, comme dit Jean de Luca en sa Relation de Circassie. Solin raconte qu'en Sardaigne il y avoit une fontaine qui servoit à découvrir celuy qui avoit commis un larcin.

LARCIN, signifie aussi la chose malprise. Les receleurs des larcins sont aussi coupables que les larrons. Une piéce exposée en vente a fait découvrir tout le larcin.

LARCIN, se dit figurément en Morale. L'Histoire du Paganisme est pleine de larcins amoureux de Jupiter, des infidelités qu'il faisoit à Junon. On appelle aussi larcin amoureux, les plaisirs dérobés, pris en cachette, ou des baisers surpris à la personne aimée.

LARCIN, se dit aussi en matiere de Litterature, des vers, des passages, des pensées, & même des discours entiers qu'un Auteur dérobe à un autre, sans faire mention de luy, pour s'en attribuer l'invention & la gloire. Il faut faire difference entre les larcins manifestes d'un Auteur, & les imitations qu'il fait d'un Original.