COQUIN, INE. subst. & adj. Terme injurieux qu'on dit à toutes sortes de petites gens qui menent une vie libertine, friponne, faineante, qui n'ont aucun sentiment d'honnesteté. Les pousseculs, les Records sont des coquins, font un mestier de coquin. Les garces sont toutes de grandes coquines. Ce mot vient de cocus, comme qui diroit, il ne bouge de la cuisine. En vieux François on appelloit coquine, un pot ou marmite : d'où vient que le vray coquin est celuy qui suit les cuisines d'autruy pour vivre. Plaute témoigne qu'on a donné le nom de cocus à un larron ; & Du Cange dit que dans la basse Latinité on a appellé cocciones, des vagabonds qui hantent les Foires pour dérober les Marchands, & coupper des bourses.

COQUIN, se dit aussi d'un poltron, d'un homme qui fait quelque action lasche, ou infame. Il faut que cet homme soit un franc coquin, de s'estre laissé battre sans avoir tiré l'espée. Il faut avoir l'ame bien coquine, pour espouser une coureuse, une femme publique.

On appelle aussi une vie coquine, un mestier coquin, un certain genre de vie, de profession peu honneste, plein de libertinage & de faineantise, qui plaist neanmoins, & qui attache tellement, qu'on ne s'en peut deffaire. La Comedie est un mestier bien coquin. La vie des soldats est une vie sort coquine, à cause de la licence qu'on leur donne.